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Enrico Marini, le surdoué de la bande dessinée

Marini a hérité de ses origines italiennes un sourire enjôleur et un incontestable sens de la séduction (demandez donc aux lectrices présentes lors des séances de dédicaces). Rigueur et professionnalisme : son éducation suisse n’est pas usurpée. Considéré comme un dessinateur surdoué par beaucoup de ses pairs, il sort en septembre un cinquième album de Gipsy, en compagnie de Smolderen. L’occasion était trop belle pour ne pas revenir sur les trois séries qu’il dessine par ailleurs et sur ses projets.

Gipsy : le nomade du xxe siècle
Quand on observe Gipsy, on s’aperçoit que la série a complètement évolué depuis ses débuts. L’aspect manga a disparu, le style s’est affirmé… Comment vois-tu cela ?
En fait ces cinq albums s’étalent sur plusieurs années durant lesquelles j’ai aussi fait autre chose. C’est une évolution naturelle. J’ai subi différentes influences : les mangas au début et, par la suite, la peinture, le cinéma ou, encore, l’influence d’autres auteurs qui ont pesé sur mon travail comme Giraud, Cabanes et Prado. La liste serait longue, mais, ce qui est sûr, c’est que je me suis nourri de plein de choses qui ne se limitent pas à la bande dessinée.

Le nouvel album de Gipsy est-il dans cette évolution naturelle ou peut-on dire qu’il y a quand même une rupture, dans les couleurs par exemple ?
C’est clair que changer de style dans une même série est à éviter. Mais, quand on commence une série, on ne sait jamais comment on va dessiner dans plusieurs années. Cette rupture existe-t-elle ? En tout cas la façon dont j’ai dessiné ce Gipsy (L’Aile blanche) me convient complètement surtout que j’ai enfin acquis une certaine aisance, notamment dans la mise en couleur.

Jean Dufaux, dans la préface de L’Aile blanche, qualifie Gipsy de personnage foncièrement "rebelle". Caractère fonceur, goût immodéré pour l’action… C’est en fait une vraie brute : tu n’aurais pas envie de lui donner un profil différent, d’en faire un héros plus clean ?
Non, surtout pas ! (Rires.) Gipsy tient à deux choses : son camion et sa sœur. C’est une brute, mais une brute sensible. Il a un bon fond. Et puis on ne l’épargne pas, on se moque même de lui pas mal de fois ! Mais son envie de liberté (n’oublions pas que c’est un Gitan) et son côté baroudeur le rendent plutôt sympa. Simplement il ne faudrait surtout pas qu’il soit plus "sympathique" sinon, il perdrait toute sa personnalité. Sa sœur est son contraire, elle est fragile, intelligente, subtile. Même ses ennemis sont parfois plus raffinés que lui : on ne lui épargne rien !

Nous sommes dans les années 2030. Votre vision du monde, à Smolderen et à toi, n’est guère réjouissante…
C’est d’abord un monde dans lequel on peut vivre des choses de façon romanesque. Ce n’est pas une vision de fin de monde avec guerre nucléaire, etc. Mais comme c’est dans le futur il y a forcément des changements, comme cette menace écologique avec le trou d’ozone. Le côté SF c’est plutôt le regard de Thierry Smolderen, mais dans l’ensemble Gipsy reste réaliste.
Si Gipsy était un film ?
Il y a du Blade Runner, du Cinquième élément, de l' Indiana Jones, du Mad Max… Ce serait en tout cas un film d’aventure au budget de 100 millions de dollars (moitié pour les auteurs, c’est négociable).

Dans la nouveauté vous évoquez le cas des sectes. Un sujet qui vous tient à cœur ?
Oui, ce n’est pas qu’un prétexte. À travers le personnage de la sorcière sur laquelle on apprend des tas de choses, on aborde le sujet. C’est elle le personnage principal de cette histoire et ce qui tourne autour d’elle, comme la secte de L’Aile blanche, fait forcément peur. Cette secte est inquiétante parce qu’elle a un grand pouvoir et qu’elle existe depuis longtemps. Les sectes ont cet aspect inquiétant et fascinant à la fois. C’est sans doute pour cela que de nombreuses personnes se laissent abuser…


Rapaces : la patte de Jean Dufaux

Rapaces c’est pour l’instant un album réalisé avec Dufaux. As-tu été surpris de l’immédiat bon accueil ?
C’est agréable, mais je ne sais pas dans quelle mesure l’effet nouveauté a joué. On verra plus précisément l’accueil du public à la sortie du tome 2, en janvier.

Là encore tu abordes un thème fantastique…
Pour moi, Rapaces, c’est du polar-fantastique avec, en toile de fond, une histoire de vampires. Le décor est planté !

On sent la patte de Jean Dufaux dans l’ambiance de Rapaces. On sent aussi que tu te fais plaisir…
C’est Jean le scénariste, je lui fais confiance. Il a en plus une grande connaissance du cinéma, ça se retrouve dans son découpage. On travaille beaucoup sur les atmosphères, il y a moins d’action que dans Gipsy à la limite. Et puis l’histoire a un aspect décalé avec, d’un côté ces humains (les flics notamment) un peu dépassés par les événements et, de l’autre, ces Rapaces, immortels et a priori dangereux. Jean a en tout cas parfaitement compris ce que j’aime dessiner, il a fait du sur-mesure !

Ses dessinateurs, comme Labiano, Adamov ou Jamar, disent souvent à son sujet qu’il préfère d’abord "jauger" la personne avec laquelle il va travailler. Et toi ?
C’est normal que l’on apprenne à se connaître. On s’est effectivement vu souvent avant de se lancer dans l’aventure. Et puis Jean et moi ne sommes pas de la même génération, on avait besoin de communiquer, tout cela s’est parfaitement bien passé avec, en plus de cette amitié, une relation très professionnelle de travail.

Combien d’albums sont prévus ?
Trois. Mais on se réserve la possibilité de faire un deuxième cycle d’autant plus que le thème des vampires ouvre de nombreuses portes. Par définition il sera difficile de les faire mourir !


L’Étoile du désert : un western moderne

En entamant cette série tu entrais dans un univers balisé. Cela ne t’effrayait pas de dessiner des chevaux, des saloons, des prostituées ?…
Il y a d’autres choses qui m’effraient. Mais pas celles-là ! (Rires.) Sérieusement L’Etoile du désert correspondait pour moi à la nécessité de faire un western au moins une fois dans ma vie. C’était un rêve d’enfant : j’ai grandi avec John Wayne, Clint Eastwood, etc. Tu sais, même Gipsy est une forme de western fantastique.

L’Etoile du désert est tout de même un western particulier, on est loin de l’attaque de la diligence…
Avec Desberg, le scénariste, nous avons adopté une façon de raconter qui est différente. Et puis les personnages sont ambigus, aucun n’est tout à fait blanc ou noir, chacun a ses raisons profondes d’agir comme il le fait. Le "héros" lui-même n’est pas irréprochable, il a ses propres failles. Ça rejoint ce que l’on disait tout à l’heure : les héros sans peur et sans reproche m’ennuient. J’ai lu Michel Vaillant ou Ric Hochet, j’ai apprécié, mais je me verrais mal dessiner ce type de personnages trop clean et prévisibles à mes yeux. Et puis quel intérêt de refaire ce qui a été si souvent fait ?

Si un éditeur te proposait de reprendre Tanguy & Laverdure ?
Non ! Et puis après Uderzo on peut difficilement faire mieux…

Et après Giraud et Charlier, difficile de faire du western en BD, non ?
Giraud est un immense dessinateur. Mais il n’a en rien été un frein pour d’autres dessinateurs de faire du western ; regarde Trondheim, il a bien fait son western à lui avec Lapinot dans Blacktown. Et c’est très réussi. Pourquoi pas un western dessiné par Widenlocher ? (Rires.) Juillard non plus n’a pas empêché les autres de faire de l’historique, bien au contraire… Le but n’étant pas de faire mieux mais d’en faire aussi, tout simplement.

L’Étoile du désert a obtenu le prix des libraires spécialisés en BD. Cela t’a touché ?
C’est une reconnaissance manifestée par des professionnels sur notre travail, à Desberg et moi. Ça fait plaisir, oui !

Le meilleur est à venir ?
Il se dit que tu as un projet avec Desberg…

C’est vrai, on prépare quelque chose qui s’apparente au genre cape et d’épée. L’action se situe au XVIIe siècle, en Italie. Cela s’appellera Le Scorpion, qui est le nom du personnage principal, un gentleman cambrioleur, un Arsène Lupin de son temps, épris de liberté et de beauté. Une quête placée sous le signe de la grande aventure… Je n’en dis pas plus. Ah si, il y aura quelques personnages féminins, bien sûr…

Justement, une question qui revient souvent à ton sujet : comment fais-tu pour dessiner des femmes aussi belles ?
(Rires) Oui mais là je vais me répéter… (1) J’ai des voisines toujours aussi charmantes qui me servent de modèles !

Et tes autres "enfants" ?
Je continue Gipsy et Rapaces… Mais ce projet avec Desberg est en préparation depuis longtemps, c’est un projet ambitieux qui verra rapidement le jour.

Tu pourrais t’arrêter de dessiner ?
Non. Impossible. Ou alors il faudrait me couper les mains.

F.L.B.

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