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Black Op 2 : l'interview

 

Il y a un an Stephen Desberg et Hughes Labiano entreprenaient de revisiter les arcanes de la diplomatie américaine. Dans un thriller haletant et iconoclaste, ils imaginaient les liens de la CIA et de la mafia russe durant la guerre froide. Interrogatoire à l’occasion de la sortie d’un deuxième tome riche en révélations et rebondissements.

Pouvez-vous nous rappeler comment est née votre collaboration avec Stephen Diesberg ?

H. L. – Nous partageons, Stephen et moi, les mêmes intérêts pour l’actualité internationale et l’univers de l’espionnage. Il y avait donc de part et d’autre la même envie de mêler un fonds politique assez brûlant et très actuel avec la destinée d’un homme. Le premier projet que nous avons proposé était beaucoup plus centré sur l’aventure, davantage grand public. Il a été approfondi afin de le centrer sur l’histoire de Floyd qui grandit dans la seconde moitié du XXe siècle et le monde de la guerre froide. Stephen Esberg excelle à raconter de telles histoires. Tous les deux, nous sommes assez complémentaires. Si les idées fortes de l’intrigue viennent bien évidemment de lui, il a su tenir compte de certaines de mes remarques et de nos discussions.

Comment travaillez-vous ensemble ?

H. L. – La technique de Stephen est assez classique. Son travail sur le scénario me laisse pas mal de possibilités d’interprétation quant au découpage et à la manière d’attaquer les scènes et les séquences.
Personnellement, je me sens assez à l’aise lorsque l’on ne me donne pas trop d’informations car je fais partie de ces dessinateurs qui aiment dominer complètement leur mise en forme de l’histoire. De ce point de vue, le travail de Stephen s’arrête exactement là où il faut.

Avec cet album, vous retrouvez à nouveau, après Dixie Road, les Etats-Unis.

H. L. – Oui. On me présente souvent comme un spécialiste de ce pays. Pourtant je ne pense pas l’être plus qu’un autre dessinateur ! Comme tout le monde, je vis dans un univers très américanisé, mais je ne peux pas dire que j’aime les Etats-Unis. Sur ce plan-là, Stephen et moi, nous sommes sur la même longueur d’ondes ! En fait, j’en avais un peu assez de faire toujours du contemporain, et en particulier sur le sol américain. Cela ne me passionnait plus. Voilà pourquoi l’idée centrale dans Black Op de faire voyager les personnages dans le temps et dans l’espace me plaisait. C’est d’ailleurs après lui avoir parlé de cette lassitude que Stephen a pensé faire du héros un agent de la CIA dont les missions l’amèneraient à voyager à travers le monde. Graphiquement, cela m’a ouvert un univers incroyable et j’ai pu avec plaisir m’atteler à dessiner l’Afghanistan ou l’Inde des cinquante dernières années.

Par rapport au précédent tome, votre dessin a changé, notamment dans le choix des cadrages et la mise en page.

H. L. – Je crois que mon dessin est tout simplement plus en place et que je commence à être sur ce deuxième album plus à l’aise dans cet univers. Sur le premier tome, et c’était une erreur, je me suis un peu refréné pour rentrer dans les canons du graphisme grand public. Voilà pourquoi je n’en suis pas totalement satisfait. Je me suis beaucoup plus lâché sur celui-ci et j’espère continuer à le faire sur les prochains. Je souhaite trouver sur cette série le juste équilibre entre mes préférences graphiques et ce qu’il faut concéder à l’histoire.

Un mot sur l’excellent travail du coloriste.

H. L. – J’avais été impressionné par le travail de Jean-Jacques Chagneaux sur Où le regard ne porte pas, un travail tout en nuance et en légèreté. J’avais envie de travailler avec lui, et notre collaboration se passe merveilleusement bien. Ses couleurs collent vraiment à mon travail. Avec Stephen et lui, nous formons tous les trois une vraie équipe.

La guerre froide a inspiré beaucoup de littérature. Mais vous avez trouvé un angle très original en évoquant la mafia russe et son action sous le communisme. Pourquoi ce sujet et cette époque ?

S. D. – Mon idée était surtout de parler des paradoxes de la politique internationale américaine. Etant à moitié américain mais vivant depuis toujours en Europe, c'est un sujet qui me travaille depuis un moment. La période Bush pousse souvent cette politique jusqu'à l'absurde, mais je crois qu'on peut dire que cela a été une constante des administrations successives de soutenir des régimes qui sont devenus ensuite leurs pires ennemis. Cette alliance entre la CIA et la mafia russe, pour plausible qu'elle ait pu être, me sert surtout à démontrer et développer ce point de vue.

La mafia russe sera-t-elle toujours présente ou pensez-vous évoquer d’autres Black Op ?

S. D. – Ce cycle de six albums raconte principalement l'implication d'un agent de la CIA, Floyd Whitman, dans ce processus. C’est donc un peu la vie de Floyd que nous suivons, de la mort de son père à la fin de la guerre 40-45, jusqu’au rôle de la mafia russe aujourd’hui, aux Etats-Unis, où elle est devenue le premier groupe criminel organisé. Dans un prochain cycle, nous aborderons d’autres aspects de la politique américaine. Sans doute avec Floyd dans un rôle secondaire, et donc d’autres personnages principaux.

L’idée de conspiration est au cœur de votre intrigue. S’agit-il pour vous d’un ressort scénaristique comme un autre ?

S. D. – Je ne parlerais même plus de conspiration. Je pense qu’il y a des collusions d’intérêts qui dominent et dirigent les grands axes politiques, et que depuis la chute du communisme, c’est devenu la norme morale de notre capitalisme.

Floyd est un parfait antihéros. Partagez-vous ses désillusions sur la marche du monde et le rôle des Etats-Unis ?

S. D. – Non, je ne vois pas Floyd comme un antihéros. Il a fait partie du système, certainement sans se poser assez de questions. Donc des désillusions, oui. Mais s’il n’y avait que ça, il ne reviendrait pas aux Etats-Unis après toutes ces années. Il a clairement des choses à régler.

Votre tandem avec Labiano fonctionne redoutablement bien. Un mot sur son travail et ses apports.

S. D. – C’est toujours difficile de répondre à ça. Black Op a existé parce que j’avais des envies qui rejoignaient celles de Hughes, et que nous avons pu créer cet espace entre nous où naissent des personnages, des voyages. Ce qui est le plus fascinant, c’est cette zone de partage, entre le scénario et le dessin, où chacun doit comprendre les intentions de l’autre. En plus du talent de Hughes, je crois que c’est cette confiance réciproque qui fonctionne bien.


 

Rodolphe Lachat

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