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La touche Kerascoët

Marie a abandonné sans regret l’illustration médicale et scientifique pour dessiner de jolies filles. Sébastien, de son côté, « déclinait des bulles » depuis son enfance. Ensemble, ils ont créé une entité au nom étrange, Kerascoët, qui, après la presse, la publicité et la mode, a mis sa plume au service de la BD. Avec la complicité et le talent du scénariste et coloriste Hubert, ils signent en ce mois de mai un album dans la collection « Poisson Pilote ». L’histoire de la timide et prude Blanche qui, dans le Paris des années 30, est prête à tout pour venger le meurtre de sa sœur... quitte à officier dans un somptueux bordel. Un polar trépidant, une œuvre touchante, un bijoux d’humour, bref un véritable coup de cœur et un futur incontournable.


Pouvez-vous d’abord nous expliquer comment vous travaillez ensemble ?
Sébastien
- Il n’y a pas vraiment de méthode. Disons que nous nous exprimons très librement durant le crayonné et qu’à l’encrage, nous essayons d’être plus cohérents pour qu’il y ait une vraie patte et que ça ne parte pas dans tous les sens.
Marie - Oui, car graphiquement nos deux façons de dessiner n’ont rien de commun ; Kerascoët est vraiment un mélange de nous deux. On se complète.
S- En fait, depuis toujours nous n’avons pas la même façon de voir le dessin. C’est l’une des raisons qui a motivé un travail en commun. Quand j’ai du mal pour certains trucs, Marie va nous sortir de là en deux coups de cuillère à pot. Décors, personnages, mises en scène, etc., tout est le résultat d’un mixage intuitif. C’est au stade du crayonné que se joue vraiment la cohabitation. Bien que maintenant, on essaie de ne pas trop préciser les crayonnés pour qu’il y ait plus de création pendant l’encrage.
M – Nous, ce que l’on cherche à faire – que ce soit bien ou mal dessiné, chacun a sa façon de voir les choses – c’est que les personnages soient vivants.

Comment est née cette collaboration avec Hubert ?
S – Nous avons rencontré Hubert et l’atelier du coin au même moment que Joann Sfar (ndlr : avec qui ils œuvrent, entre autre, sur la série Donjon crépuscule). On s’entendait bien, il appréciait nos dessins. On avait envie de travailler ensemble. 
M - Il nous a d’abord proposé un projet qui n’a pas abouti. On a donc essayé de se rejoindre sur des univers qu’on voulait chacun découvrir.
S - Les années 30, c’était l’une de nos envies communes. On voulait aussi absolument faire un polar (à l’époque, nous en lisions des tonnes). Hubert nous a donc proposé cette histoire. Ensuite, et c’était génial, ce fut une vraie partie de ping-pong.
M - Nous préférons cela au fait de simplement recevoir le projet par La Poste, les pages une par une, etc.
S – C’est une vraie collaboration. Hubert est quelqu’un qui raconte et il nous racontait son histoire. On le confrontait alors à des problèmes, concernant notamment le côté purement polar, que nous connaissons bien. L’intrigue s’est enrichie de cette façon. Bien entendu, c’est lui seul qui a inventé l’ensemble des personnages et des situations. Cela a vraiment été une collaboration jusqu’au bout puisqu’il a ensuite travaillé nos planches pour faire la couleur. Si cette histoire se passe dans un bordel, c’est pour beaucoup parce que Marie aime dessiner les filles, et pas trop les garçons. 

D’ailleurs les garçons n’ont pas le beau rôle dans Miss pas touche…
M - Il faut faire attention aux faux-semblants et attendre la suite… Nous n’aimons pas l’angélisme et voulions éviter toute caricature – ce qui arrive parfois en BD ou le gentil a une tête de gentil, le méchant une tête de méchant, etc. Les personnages, et c’était une donnée de base, devaient être plus compliqués qu’en apparence. Chacun d’entre eux devait avoir un caractère singulier, une vraie personnalité.

A part l’héroïne, Blanche, qui elle  ne cache pas grand-chose…
S - Elle peut à la rigueur se révéler animale, mais elle n’est pas mystérieuse comme Annette ou certaines autres pensionnaires du bordel. À la différence de sa sœur, elle met souvent les pieds dans le plat. Elle est déconnectée de la réalité.
M - On s’est beaucoup amusés à la manipuler. C’est comme un hamster dans une cage avec lequel on aimerait parfois être un peu cruel. On a beaucoup ri avec Hubert. On s’est vite attachés à certains personnages comme Annette ou Jo. Pour moi, Blanche est un livre ouvert (on lit ce qu’elle pense sur son visage). Mais, physiquement, je n’imagine pas quelqu’un de particulier. Annette, au contraire, c’est un mix de Scarlett Johansson et de Betty Boop. Élaborer et faire vivre de telles personnalités dans un bordel, c’était un peu risqué, mais on ne voulait pas que ça soit graveleux.

Oui, et c’est très réussi, car rien n’apparaît comme vraiment malsain.
S - Mince (rires) ! On voulait surtout montrer cette réalité comme un train-train quotidien. Pour les prostituées, les quelques scènes qui apparaissent dans la BD relèvent du quotidien. C’est leur routine.
M - On ne voulait pas que cela soit racoleur.
S - Annette est quand même habillée en petite fille et Blanche en soubrette SM… Un homme se fait fouetter…
M - On regarde ce monde de l’intérieur. On a l’impression d’être avec eux. Il n’y pas de regard distancié.
S - C’est surtout que notre histoire n’a rien à voir avec cela. C’est un polar qui a pour décor un bordel, voilà tout. Et puis un bordel de l’époque, à la différence des clubs échangistes ou des back room contemporains, ce n’était pas si glauque. Mais attention, nous ne cultivons aucune nostalgie. Ce n’est ni une apologie, ni une critique des bordels. Ils étaient seulement plus glamours.

Le vôtre est particulièrement somptueux.
S - Certes, mais il y en avait de très beaux à cette époque. On s’est inspiré de nombreuses photos et Hubert avait une montagne de documents à notre disposition. Beaucoup d’artistes venaient dans les bordels simplement pour boire un verre.
M - Le bordel de notre histoire est assez réaliste. Il existait réellement des salons thématiques, comme dans la BD, et chacune des prostituées devait remplir son rôle ; certaines avaient leur talent ; il y avait aussi la « Chinoise », la « Noire » …
S – Et puis il y a Jo qui est « Madame, Monsieur », une spécialité de la maison. Car toute grande maison avait sa spécialité, connue des seuls initiés. Des rois et des personnalités politiques y avaient leurs habitudes et réservaient des suites à l’année. Bien sûr, il y avait aussi à cette époque, et on en parle un peu, des maisons d’abattage.

Au-delà du réalisme historique et d’une ambiance singulière, Miss pas Touche, c’est aussi un polar rudement bien mené.
S – On ne voulait pas d’une intrigue cousue de fil blanc. Et c’est très difficile aujourd’hui de surprendre les gens, tant ils ont l’habitude, que ce soit en lisant ou en regardant la télévision, de décortiquer des polars.
M – Face à la concurrence des mangas, c’est aussi devenu difficile de raconter une histoire qui se tienne en deux albums de 48 pages. Grâce à Hubert, c’est très dense, Nous ne sommes pas du tout attirés par le côté prouesse graphique de la BD. C’est tellement dommage quand un album est très beau mais qu’il ne raconte rien. Ce qui compte pour nous, c’est d’abord la crédibilité d’un univers et des ses personnages.
S - À l’école, chacun de notre côté, nos dessins étaient critiqués parce qu’ils étaient jugés trop narratifs. Voilà pourquoi, on s’est tourné naturellement vers la BD ! Insérer des détails, faire en sorte qu’il puisse y avoir une seconde lecture dans l’image, c’est ce que nous aimons faire. 

Quels sont vos futurs projets ?
M
- Miss pas touche ! Nous venons juste de terminer le prochain Donjon et on commence la suite des aventures de Blanche…

R. Lachat


 

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