Magazine bande dessinée Avant-Première logo

Fermeture du site avantpremièreonline.com
Nous vous informons avec regret de la fermeture du site avantpremiereonline.com.
Pour continuer à suivre l’actualité de nos maisons,
nous vous invitons à consulter les sites des éditeurs :

Dargaud, site officiel
www.dargaud.com
bande dessinée Dupuis, site officiel
www.dupuis.com
BD Lombard, site officiel
www.lelombard.com

Mot de passe oublié ?

Extras box

Interview

“L’incommunicabilité fait partie de mes préoccupatio...

Eric Corbeyran a débuté sa carrière au début des années 90. Il incarne cette nouvelle génération de scénaristes inventifs, touche à tout et polygraphes.

Si on vous dit que Sales Mioches ! est une sorte de clone du Cadet, que répondez-vous ?
Qu’on est jamais mieux pastiché que par soi-même ! Non, sérieusement, concernant ces deux séries, je crois qu’il est fatal que l’une fasse penser à l’autre puisque le même duo d’auteurs est à la barre. Comment éviter les comparaisons ? Outre le fait qu’il dessine très bien, Olivier dessine très vite. L’alternance permet alors d’éviter la lassitude à la fois des auteurs et des lecteurs. L'expression de clone est toutefois très exagérée. Si on joue le jeu honnêtement et très à fond, on s’aperçoit que le ton n’est pas le même ; beaucoup moins tendre chez les Gones que chez le Cadet. Les Sales Mioches évoluent en outre dans un registre très polar, donc codifié, tandis que Soupetard se balade dans un récit plus aléatoire, plus poétique. Ça fait toute la différence d’ambiance. Et puis, sans la systématiser, nous avons joué la carte des oppositions simples : ville/campagne, gamin seul/gamins en bande, etc. A l’arrivée, ça donne deux atmosphères très typées. Mais l’argument principal, c’est quand même Berlion qui nous le fournit puisqu’au départ il y avait cette volonté de mettre en scène une série dont le cadre serait sa ville natale : Lyon.

On sent que vous explorez le monde de l’enfance avec ces deux séries…
Parler de l’enfance, c’est se découvrir, s’ouvrir, se livrer. Lorsqu’on fait ça sincèrement et sans niaiserie, cela permet du même coup de toucher les gens à des endroits sensibles. Des souvenirs oubliés. Des petits secrets. Parler de l’enfance, c’est aussi tenter de se comprendre et du même coup de comprendre les autres, puisque, par principe, une action entraîne toujours une réaction. D’une manière générale, faire de la BD reste pour moi une tentative de comprendre le monde qui m’entoure. Chaque sujet en entraîne un autre avec son lot de questions nouvelles. On cherche constamment des réponses. C’est passionnant.

Quel regard vos enfants portent-ils sur vos histoires ?
Lou (la grande, 9 ans) adore Soupetard. Certifié. Juré. Craché. En toute bonne foi : "Mon papa, c’est le meilleur sénateur !" (authentique). Cela dit, concrètement, quand je vais la réveiller le matin et que je regarde les BD qui traînent au pied de son lit, j’aperçois plutôt Boule & Bill, Gaston, Titeuf ou Nathalie. Ça me déprime un chouia sur le coup. Mais tous les espoirs sont encore permis puisque Violette (la petite, 3 ans) ne sait pas encore lire. Je vais donc me charger de son éducation plus sérieusement…

Après L’As de pique chez Dargaud, vous travaillez aujourd’hui avec Richard Guérineau chez Delcourt sur la série Le Chant des Stryges. Vous abordez là un autre genre avec un thriller fantastique très ambitieux. Pourquoi ?
Un changement de registre implique toujours une vaste remise en question de votre boulot. Cela dit, avec Richard, nous sommes restés fidèles à notre démarche initiale. Avec L’As de pique, nous pensions qu’une série de petits polars amusant s’agrémentant d’un graphisme élégant et classique, vaguement caricatural, pourrait être un vrai sujet populaire. On s’est un peu trompé d’époque. La notion de populaire n’a aujourd’hui plus rien à voir avec tout ça. On a donc revu notre copie. Nouveau rythme. Nouveaux thèmes. Mais on a gardé nos ambitions : toucher le plus grand nombre de lecteurs sans forcément prendre les gens pour des abrutis auxquels on peut servir n’importe quelle soupe. Du coup, Guérineau a pris une direction plus réaliste et s’est adjoint la complicité d'une coloriste de talent (Isabelle Merlet) qui ne se cantonne pas dans un rôle de faire-valoir. Quant à moi, grâce aux conseils avisés et aux encouragements de François Capuron, je me suis plié aux exigences d’un genre plus rigoureux, plus mécanique. Savoir écouter permet d’évoluer.

A propos de Denis Falque, vous déclariez qu’il était en train d’inventer quelque chose. Après Graindazur, vous avez justement lancé une nouvelle série avec lui chez Delcourt : Le Fond du monde. Est-ce la suite logique de ce que vous attendiez de sa part ?
La logique (si tant est qu’une logique préside à tout ça) aurait voulu qu’on termine ce que l’on avait commencé. Faute de public, hélas, on a dû abandonner Graindazur en cours de route. C’est très dommage. Cela dit, en toute chose malheur est bon puisque Le Fond du monde a permis à Denis de faire évoluer son trait et de renforcer ses atouts (notamment la couleur), sans perdre en fraîcheur ni en spontanéité, et sans se fondre dans un moule déjà bien balisé. Falque possède une manière incomparable d’aborder les sujets : économie des effets, poésie de la mise en scène, décalage subtil des attitudes. Le problème c’est qu’il faut souvent du temps au lecteur pour s’apercevoir que quelqu’un est inventif. Certains signes montrent toutefois que le public a été sensible au changement puisque, après un premier cycle de 3 albums, nous en entamons un second.

Il y a un thème très fort dans Le Fond du monde, c'est celui de l’existence de plusieurs mondes séparés qui se heurtent entre eux. Une parabole sur la différence, la communication ?
L’incommunicabilité fait partie de mes préoccupations et se retrouve souvent au centre de mes récits, sous des formes diverses. L'imaginaire de Soupetard se heurte à l’autorité de l’adulte. La liberté des Sales Mioches est une insulte à l’ordre bourgeois. Dans Le Chant des Stryges, l’autre est symbolisé par une créature inconnue que l’on ne parvient pas à cerner. Quant aux habitants du Cœur de la Cité, ils s’appliquent à ignorer ceux du "Fond du monde", jusqu’à déconstruire leur présent en fonction d’un passé récent qu’ils s’efforcent de nier. Cela dit, restons modeste, une BD ne changera pas le monde. ça n’empêche pas d’en parler…

Une devinette. Si je vous dis : "Quoi de plus seul qu’un héros ?"…
Vous faites allusion à l’album La Digue… Ça été un réel bonheur à écrire. Ce type de fable métaphorique permet vraiment toutes les libertés sur le plan de la forme et du fond. On dit ce qu’on a sur le cœur, on égratigne, on épingle. On ne craint pas la digression, on musarde, on s’arrête, on regarde, on repart… La Digue, c’est aussi mon premier vrai bouquin avec Alfred, avec qui j’avais déjà commis quelques petits contes cruels chez Ciel Ether. J’ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec lui. C’est un poète. Nous préparons actuellement un autre projet, en couleur cette fois et en grand format. Je n’ai pas de titre pour le moment, seulement une histoire, drôle et tragique. Celle d’un apprenti en sorcellerie…

Pouvez-vous nous en dire plus sur l’album que vous préparez dans la collection "Long Courrier" ?
L’album s’appelle Lie de vin. C’est l’histoire d’un adolescent affublé d’une tache de vin. Cette tache est un vrai calvaire. C’est aussi le seul souvenir que lui a légué sa maman avant de l’abandonner. C’est un projet que j’ai écrit en très étroite collaboration avec Olivier Berlion. Nous avons pris notre temps. Nous avons aussi décidé de trancher par rapport à notre production habituelle. C’est la première fois que j'utilise de manière systématique un texte narratif aussi copieux. Quant à Olivier, il s’est mis à la couleur directe. J’ai découvert récemment les planches originales. Il se dégage de l’ensemble une belle profondeur. J’ai hâte d’avoir l’album entre les mains.

FLB

    • interview
    • “L’incommunicabilité fait partie de mes préoccupations.”
    • Eric Corbeyran a débuté sa carrière au début des années 90...
    • lire la suite

 

Notre Magazine BD


Découvrez toute la BD en avant-première grâce au différentes rubriques du site.

Vidéos, images BD, Interviews


Vous retrouverez ici tous les goodies du site Avant-Première, des bandes annonce vidéo de vos BD préférées, des fonds d’écrans gratuits, ainsi que des interviews audio et vidéo des auteurs de bande dessinée.

Les sites BD partenaires


Faites un tour sur les sites de nos partenaires dédiés à la BD sous toutes ses formes.

Rejoignez gratuitement
le club Avant-Première !


Profitez ainsi de tous les privilèges réservés aux membres:
- Fonds d’écrans et concours exclusifs avec de nombreuses BD à gagner.
- La possibilité de lire en ligne 10 planches des nouveautés en avant première
- Des alertes mails selon vos centres d’intérêts
- Une newsletter pour être sûr de ne manquer aucune nouveauté.